Résumé :
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Une petite fille de douze ans et demi, Johanna, quitte la maison familiale pour se rendre avec sa meilleure amie au cirque voisin qui donne une séance spéciale pour le Carnaval. Quoi de plus prosaïque et de plus normal, si ce n'est que la scène se passe à Dresde un soir de février 1945 et que cette même nuit se déchaîne le bombar-dement anglo-américain qui, en trois vagues successives, va entièrement détruire une ville demeurée jusqu'ici à l'écart de la guerre, tuant une grande partie de ses habitants et causant avec des moyens, « conventionnels » l'une des plus meurtrières catastrophes de l'Histoire. Voici donc Johanna plongée; sans que rien ne l'y ait préparée, dans une brutale apocalypse qui va ensevelir son univers familier. Dès lors elle prend la fuite, entraînant avec elle sa mère qu'elle vénère, mais qui, gravement traumatisée par le drame et ses conséquences, n'est plus désormais qu'une « femme sauvage » repliée sur elle-même, psychiquement en état de choc. Leur errance les mène d'abord vers la retraite montagnarde d'un célèbre chœur d'enfants lui aussi sinistré, avant qu'elles ne soient recueillies, après bien des péripéties, dans une maison de Prague où les attend un vieil archéologue au mystérieux passé. Au hasard de ces étapes et de ces rencontres successives, Johanna découvre en un raccourci aveuglant la diversité des sentiments humains, alors même que la dimension d'absence de la « femme sauvage » agit comme un révélateur sur tous ceux - une galerie de portraits inoubliables - qui s'attachent à la survie ou à la perte de l'étrange couple. Comment Johanna sera amenée à dire adieu à sa mère dans des circonstances dramatiques et comment cet adieu lui permettra pourtant de mieux la retrouver, ce n'est qu'après les multiples rebondissements et prolongements qui donnent à cette grande histoire sa résonance poignante et captivante que le lecteur pourra tout à coup, au terme de leur longue route à toutes deux, le découvrir.
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